embrasser l’avenir avec espérance et vivre le présent avec passion.
Comme la plupart de mes autres sœurs, j’ai commencé ma vie religieuse dans une autre communauté. Je n’ai pas pu y tenir du fait de mes limites physiques…. et je suis arrivée dans la Congrégation où je suis heureuse actuellement. Embrasser l’avenir avec espérance pour moi, est plus facile maintenant que quand j’étais novice, parce que j’ai pu expérimenter comment le Seigneur m’a menée à travers ce qui était des échecs ou des impasses à vue humaine, vers un lieu où la vie est ‘bonne’.
A l’heure actuelle, notre Congrégation doit prendre un virage, nous ne savons pas trop à quoi ressemblera notre avenir commun. Vivre l’espérance, c’est garder une attitude ouverte, en une veille paisible, pour discerner ce que le Seigneur attend de moi, de nous. Quand je rends grâce pour le passé, je pense surtout à mon cheminement qui m’a permis de trouver ma place propre. Maintenant, comme tout adulte, j’ai des responsabilités vis-à-vis de celles avec qui je vis. Il s’agit donc un avenir en ‘nous’… qui se prépare en vivant le présent avec passion.
Au début, j’ai eu du mal avec cette expression du pape, parce que le mot passion, évoquait quelque chose de très absolu et individualiste, désordonné et tourné vers l’extérieur, une vie à 100 à l’heure, peu de rapport avec la vie humble et concrète, à vivre jour après jour, qui est la mienne ces années-ci. Puis j’ai réfléchi : quelle est ma passion ? Ma passion, c’est de chercher Dieu, c’est de vivre de sa vie. Comment est-ce que je vis cette passion ? Je crois que c’est en acceptant de vivre ce que j’appelle ‘la pause contemplative’.
Une pause parce que naturellement j’aurai tendance à passer rapidement d’une chose à l’autre, en triant ce qui me plaît ou non. Il s’agit :
• de recevoir la Parole de Dieu avec émerveillement, chaque jour, et de me laisser façonner par elle. De fait ma conception de la vie change petit à petit…
• de recevoir mes sœurs avec un regard neuf, avec de l’admiration pour ce qu’elles sont, ce qu’elles font, la manière dont elles le font…
• de recevoir les aléas de la vie en y reconnaissant la volonté de Dieu, pour m’y couler, en adopter souplement le mouvement.
Quand je vis ainsi, ma vie a du sens, elle est intéressante, j’y rencontre le Seigneur, et je peux avancer vers l’avenir avec le sourire !